L’histoire de la ville de New York s’échelonne sur plusieurs siècles et commence, bien avant l’arrivée des premiers colons dans ce qui est maintenant Manhattan, avec l’occupation par les populations amérindiennes. Les tractations qui mènent New York à sa configuration actuelle, une division en cinq boroughs, Manhattan, le Queens, Brooklyn, le Bronx et Staten Island, ne remontent qu’à la toute fin du XIXe siècle et à la première moitié du XXe.
Avant cette consolidation, la ville qui connaît de nombreuses crises, est le théâtre de divers conflits, mais réussit tout de même à gagner progressivement en importance, au point de constituer aujourd’hui la plus grande ville des États-Unis et l’une des métropoles les plus importantes et les plus dynamiques du monde, démographiquement mais aussi en tant que centre décisionnel de premier plan et que capitale mondiale de la finance et de la Bourse.
UNE SITUATION GÉOGRAPHIQUE AVANTAGEUSE
Le principal attrait de la région de New York pour les explorateurs tient à sa situation exceptionnelle d’un point de vue géographique. En effet, l’espace maritime délimité par les îles et le continent qui constituent la baie de New York, séparée en une Upper New York Bay et une Lower New York Bay, offre non seulement un accès à des îles situées à divers endroits de la baie, mais permet en outre, grâce au fleuve Hudson situé en amont, de remonter à l’intérieur du continent. La région de New York avait donc un intérêt commercial et stratégique de premier ordre, ce qui explique pourquoi le port de la ville surpassait celui de Philadelphie.
LES INDIENS DE MANNAHATTA
Étant donné que l’on ignore à quel moment les peuples venus d’Asie par le détroit de Béring ont atteint le nord-est des États-Unis actuels, il serait très difficile de trouver une date précise au peuplement du site de New York, cependant, on estime que les premiers hommes mirent le pied en Alaska il y a 25 000 ans. Lors de leur arrivée dans les « Nouveaux Pays-Bas » (Nieuw-Nederland), les colons rencontrèrent une colonie d’Indiens algonquins qui occupaient la région de la ville, avec les Lenapes. Les occupants de l’île de Manhattan étaient des Munsee, considérés par les colons hollandais comme étant violents et agressifs. Les autres tribus indiennes installées dans les baies ont pour certaines donné des noms à quelques quartiers actuels de la ville ; on retrouvait ainsi les Canarsies dans Brooklyn, les Matinecooks au niveau de Flushing, les Rockaways dans le Queens et les Wecquaesgeeks, tribus mohicans vivant dans la région de Yonkers.
Ces diverses tribus vivaient de la pêche, et de la chasse mais aussi de la culture du maïs, des courges et des haricots. Elles cultivaient également du tabac dans de grandes clairières en forêt. Les Lenapes firent ainsi découvrir le sucre d’érable, diverses préparations faites à base de maïs, ainsi que la culture du tabac aux Hollandais. Les Indiens autochtones étaient également de grands consommateurs d’huîtres. Pour cette raison, les colons hollandais baptisèrent une de leurs rues Pearl Street (rue des perles) en raison de l’amoncellement de coquilles d’huîtres le long de cet axe de communication. La principale trace que ces autochtones ont laissée dans le New York moderne est le nom de l’île de Manhattan, directement issu du nom de Mannahatta, que l’on peut traduire par « Île vallonée » ou encore « La petite île »
L’ÉMERGENCE DE LA VILLE
En dépit de la perte de son rôle de capitale fédérale, et de capitale de l’État de New York, la ville de New York connut une croissance exponentielle entre 1790 et 1820, en voyant sa population passer de 33 000 à 123 706 habitants. Elle devint ainsi la plus grande ville du pays. La ville fut également dynamisée par l’arrivée d’immigrés au début du XIXe siècle, ainsi que par l’application du Commissioners’ Plan de 1811 qui définisait un système routier traversant la totalité de l’île de Manhattan. L’essor du New York Stock Exchange puis l’ouverture du canal Érié en 1819, sous le mandat de DeWitt Clinton affirma la domination du port de New York, et fit de la ville la première place commerciale des États-Unis. Le contexte favorable amena l’aristocratie et les riches marchands de la ville à exiger la construction d’un grand espace vert; c’est dans ce contexte que les travaux de construction de Central Park débutèrent en 1857.
Seule la Guerre de Sécession qui eut lieu entre 1861 et 1865 vint émailler la prospérité de la ville. Les habitants de la ville, pour la plupart des commerçants, ne désiraient pas se lancer dans le conflit, étant donné qu’ils entretenaient des relations commerciales avec les États confédérés d’Amérique. Mais lorsque le président Abraham Lincoln instaura la première conscription pendant l’été 1863, les New-Yorkais réagirent dans la violence, durant les Draft Riots qui restèrent l’un des épisodes les plus violents dans l’histoire du pays, avec 105 civils tués.
L’essor de la ville reprit immédiatement après la fin de la guerre civile, en dépit de la mainmise du Tammany Hall sur les institutions politique de la ville. Le domaine des arts connut un véritable développement à la fin du XIXe siècle, avec la création du Metropolitan Museum of Art, du Carnegie Hall, ou encore du New York Botanical Garden. L’inauguration de la Statue de la Liberté en 1886 fit de New York un symbole de la liberté pour les millions d’immigrés en provenance d’Europe; en effet, sur 23 millions d’Européens arrivés aux États-Unis entre 1880 et 1919, 17 millions environ ont débarqué à New York, et la plupart y sont resté.
L’APPARITION D’UNE VILLE MONDIALE
Le XXe siècle marqua véritablement l’ascension de New York vers le rôle de ville mondiale, en ce sens que la ville devient un centre culturel, décisionnel et financier de premier plan. L’extraordinaire aventure architecturale débutée à la fin du XIXe siècle a posé la première pierre du développement de l’architecture moderne, avec notamment le début de l’ère des gratte-ciel, qui fleurissent aujourd’hui littéralement dans toutes les grandes villes américaines. Dans le domaine politique et économique, la domination de New York s’est manifestée avec la Bourse et l’essor de Wall Street, ainsi qu’avec les grandes entreprises financières basées dans la ville. L’obtention du siège de l’ONU en 1949 a également joué un rôle déterminant dans le développement de Big Apple.
UNE VILLE QUI INCARNE LES VICISSITUDES DU MONDE CONTEMPORAIN
L’histoire contemporaine de la ville a été marquée par les attentats du 11 septembre 2001. La destruction des tours jumelles du World Trade Center, ainsi que de nombreux bâtiments environnants, reste un épisode traumatisant pour les habitants de la ville. À partir de 2007, la crise économique ne peut laisser la capitale mondiale de la finance indemne. Deux événements symbolisent à eux seuls l’impact de la tempête financière sur la ville : la faillite de Lehman Brothers et le scandale Madoff.
SYMBOLES ET SURNOMS
Le drapeau de New York porte les mêmes couleurs (sur des barres aux dimensions égales) que le drapeau des Provinces-Unies tel qu’il était utilisé en 1625, l’année où Manhattan fut colonisée. En son centre est reproduit, en bleu, le sceau de la ville. Sur ce dernier figurent plusieurs éléments symboliques: l’aigle représente l’État de New York. L’Amérindien évoque les premiers habitants de la région, tandis que le marin évoque les colons : leur évocation conjointe confère l’idée d’une union entre les deux peuples. Le castor fait référence à la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Le baril et la fleur font référence aux premiers temps de l’industrie new-yorkaise. Le moulin à vent est un rappel de l’histoire néerlandaise de New York. Quant à Eboracum, c’était le nom de la ville de York à l’époque romaine.
En reportage à la Nouvelle-Orléans, John J. Fitz Gerald entendit les valets d’écurie appeler les champs de course de New York, « The Big Apple » (dans le sens the big apple = the biggest bet = le plus grand pari ). Le terme lui plut et il donna comme titre à sa chronique Around the Big Apple. Dix ans plus tard, de nombreux musiciens de jazz commencèrent à utiliser le terme de Big Apple pour désigner New York, et plus particulièrement le quartier de Harlem (à Manhattan), considéré comme la capitale mondiale du jazz. Ils disaient qu’il y avait beaucoup de pommes sur les arbres du succès, mais que, quand vous sélectionnez New York City, vous sélectionniez LA grosse pomme.
En 1971, cette expression prit toute son ampleur grâce à Charles Gillett (Président du NY Convention and Visitors Bureau) qui lança une campagne publicitaire sur le thème de la Big Apple. Celle-ci fut relayée par l’agence BBH London qui lança cette expression en Angleterre. Depuis, cette expression est devenue courante. 35% des Anglais affirment même qu’elle est typiquement anglaise et non d’origine américaine.